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🏳️‍🌈 Coming Out Day

Trente-sept ans après sa création, le Coming Out Day nous rappelle une vérité têtue : se montrer peut rester un acte de résistance. Face aux attaques croissantes contre les personnes LGBTQ+, particulièrement trans, la visibilité n'est pas un luxe identitaire mais une arme politique, comme le souligne Laurel Powell dans le Washington Blade.

Pourtant, méfions-nous des injonctions creuses. Jodi-Ann Burey (The Guardian) nous alerte : l'"authenticité" au travail peut devenir un piège, exposant les minorités à l'hyperadaptation sans garantir leur sécurité. L'étude Ifop pour The Pigments Project (Les Échos) le confirme : 84% des salariés reconnaissent les difficultés d'inclusion persistantes, et 63% estiment que les entreprises doivent faire davantage. Comme le rappellent les chercheurs Marche et Servel (Têtu Connect), le coming out professionnel reste risqué, révélateur d'un patriarcat tenace.

C'est pourquoi les initiatives structurelles comptent. les Rôles Modèles 2025 de L'Autre Cercle, les politiques de L'Oréal, Société Générale ou Sanofi, montrent qu'une visibilité protégée transforme les cultures d'entreprise.

Être soi-même n'est pas un acte de courage individuel romantisé, mais un geste collectif qui exige des garanties institutionnelles. En 2025, le coming out ne devrait plus être héroïque : il devrait être ordinaire, sûr, possible.


☕️ Bon café, bon dimanche

Albin Serviant


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📌 Sélection Spéciale Coming Out Day 2025 📌


Rendre visible l’intime


Le 11 octobre, la Journée mondiale du Coming Out célèbre la visibilité individuelle plutôt que la fierté collective. Née aux États-Unis après la Marche de 1987 à Washington, dans le contexte du silence de Reagan face au sida, elle incarne un acte militant contre l’invisibilisation. En France, la journée reste surtout associative. Les chercheurs Guillaume Marche et Antoine Servel rappellent que le coming out, surtout trans, reste risqué et coûteux socialement, révélant la persistance du patriarcat et des discriminations croisées.


Têtu Connect , 9 octobre 2025


Sortir du silence, encore et toujours

Le 9 octobre 2025, à l’occasion du 37e National Coming Out Day, Laurel Powell (Human Rights Campaign) rappelle que “faire son coming out” reste un acte vital face aux attaques croissantes contre les personnes LGBTQ+, notamment trans. Héritière du mouvement lancé en 1988 par Robert Eichberg et Jean O’Leary, Powell appelle chacun·e, lorsque c’est sûr, à être visible en résistance à la haine et en hommage à celles et ceux qui ont ouvert la voie. “Être soi-même demeure notre plus grand acte de courage.”

Washington Blade, 09/10/2025

L’authenticité au travail, un mythe piégé

Dans Authentic: The Myth of Bringing Your Full Self to Work (Macmillan, 2025), Jodi-Ann Burey démonte le discours d’entreprise invitant à “être soi-même” au travail. Elle y voit un outil de contrôle qui expose les personnes racisées, LGBTQ+ ou en situation de handicap, les forçant à l’hyperadaptation et à la “gratitude institutionnelle”. Burey plaide pour une authenticité collective et structurée, fondée sur l’équité, la confiance et la dissidence éthique, non sur la mise en scène individuelle. Un manifeste DEI lucide et subversif.

The Guardian, 09/10/2025


🇫🇷 France

Badinter, l’universel en héritage

Le 9 octobre 2025, Robert Badinter entre au Panthéon, 44 ans jour pour jour après l’abolition de la peine de mort qu’il porta en 1981. L’avocat et ministre socialiste fut aussi l’artisan, en 1982, de la dépénalisation de l’homosexualité, abrogeant l’article 331 du Code pénal. Défenseur précoce des droits LGBT+, il soutint dès 1959 la reconnaissance juridique d’une personne trans, Coccinelle. Jusqu’à sa mort en 2024, il prôna l’universalité des droits humains et la dépénalisation mondiale de l’homosexualité.

têtu·, 08/10/2025


AIDES alerte sur un désengagement d’État 

AIDES, première association française de lutte contre le VIH/sida, annonce le 9 octobre 2025 un plan de licenciement collectif pour motif économique. En cause : une impasse budgétaire liée à la baisse continue des financements publics et aux coupes du ministère de la Santé. Cette restructuration illustre une crise plus large : 1 association sur 2 voit sa situation se dégrader et 1 sur 3 risque la disparition d’ici fin 2025. AIDES dénonce un recul dangereux des politiques de santé et de solidarité, et appelle l’État à un réengagement immédiat.

Communiqué de presse AIDES, 9 octobre 2025

Rôles Modèles 2025 

L'association L'Autre Cercle a présenté sa liste des Rôles Modèles LGBT+ 2025, une initiative depuis 7 ans visant à donner de la visibilité aux professionnels LGBT+ dans le monde du travail. Cette sélection met en avant des personnalités issues de secteurs variés : finance avec des représentants de BNP Paribas et Société Générale, technologie avec Microsoft France et SAP, conseil avec McKinsey et Accenture, ou encore santé avec Sanofi et MGEN. Ces professionnels, occupant des postes allant de manager à directeur, incarnent la diversité des parcours LGBT+ dans l'écosystème économique français. La présence de personnes non binaires marque une évolution vers une représentation plus inclusive liée à une confiance envers leur employeur. Cette démarche s'inscrit dans la stratégie de L'Autre Cercle pour combattre les discriminations en milieu professionnel et encourager la visibilité des personnes LGBT+ comme vecteur de changement culturel dans les entreprises françaises et la fonction publique.

Homophobie : du stade aux écrans

Deux formes d’homophobie se répondent dans l’actualité : celle des tribunes et celle du numérique. Lors du match Nice–Paris FC, le capitaine Jonathan Clauss a dénoncé des chants homophobes, rappelant, avec le soutien du ministère des Sports, que ces propos “n’ont pas leur place”. En parallèle, BFMTV alerte sur la hausse des guet-apens homophobes organisés via des applications de rencontre, souvent par des mineurs. Ces violences traduisent une homophobie persistante, des stades aux réseaux, et soulignent la nécessité d’une répression renforcée, d’une prévention éducative précoce et d’une mobilisation collective pour protéger les personnes LGBT+.

 _  PinkNews, 06/10/2025 ;  BFMTV, 6 octobre 2025.


🌏 Monde


Thérapies de conversion : l’Union européenne à l’offensive


Le 8 octobre 2025, la Commission européenne a présenté sa Stratégie LGBTIQ+ 2026-2030, visant à interdire les thérapies de conversion et à renforcer la lutte contre les discours de haine anti-LGBT+. Près d’un quart des personnes LGBTQ+ en Europe, dont la moitié des personnes trans, en ont déjà été victimes. Bien que Bruxelles ne dispose pas du pouvoir juridique d’interdiction, la commissaire à l’Égalité Hadja Lahbib appelle les États à légiférer et promet d’harmoniser la définition des crimes de haine. Huit pays (dont la France, l’Allemagne et l’Espagne) ont déjà banni ces pratiques. La stratégie inclut aussi un plan contre la cyberintimidation et la collecte de données européennes sur ces violences.

… débat explosif aux Etats-Unis. 

Les 7 et 8 octobre 2025, la Cour suprême des États-Unis a examiné la loi du Colorado (2019) interdisant les thérapies de conversion pour mineurs, contestée au nom de la liberté d’expression par la thérapeute chrétienne Kaley Chiles, soutenue par le groupe Alliance Defending Freedom. Actuellement, 23 États ont restreint ces pratiques jugées inefficaces et dangereuses, liées à une hausse du risque de dépression et de suicidechez les jeunes LGBTQ+. Pourtant, plus de 1 300 praticiens exercent encore, souvent clandestinement.La majorité conservatrice de la Cour semble prête à invalider la loi, menaçant les interdictions similaires en vigueur dans plus de 20 États. En parallèle, l’administration Trump 2.0 promeut des thérapies “exploratoires”, perçues par les experts comme une forme déguisée de conversion, tout en restreignant les soins affirmatifs pour les jeunes trans. Les grandes associations médicales — AMAWPATHAPA — alertent sur une offensive politique qui met en danger la santé mentale et les droits fondamentauxdes personnes LGBTQ+.

Meloni, la guerre culturelle à domicile

Le 9 octobre 2025, La Loupe dresse le bilan intérieur de Giorgia Meloni : si la cheffe de Fratelli d’Italia ménage Bruxelles et soutient l’Ukraine, elle mène en Italie une politique conservatrice assumée. Réformes judiciaires controversées, pressions sur les médias, recul des droits LGBT+ et de l’accès à l’IVG : Rome a bloqué toute mention du droit à l’avortement et de l’identité de genre dans les textes du G7. Sous couvert de “valeurs traditionnelles”, Meloni consolide une stratégie anti-DEI et anti-progressiste.

 L'Express09/10/2025

Pécs arc-en-ciel 

La Pride 2025 de Pécs a rassemblé 7.000 à 8.000 participants, soit 7 fois plus que l’an dernier, malgré son interdiction par Viktor Orbán et la confirmation de la Cour suprêmehongroise. Ce succès, après les 200.000 manifestants de Budapest en juin, marque une nouvelle mobilisation pro-LGBTQI+ contre la constitutionnalisation de la LGBTphobie : mariage homosexuel interdit, transidentité non reconnue, “promotion” de l’homosexualité proscrite. L’UE maintient la pression, avec 18 milliards € de fonds gelés et un procès en cours devant la CJUE.

Têtu, 06 octobre 2025

Schisme anglican sur les droits LGBT

La nomination de Sarah Mullally, 63 ans, première femme et nouvelle archevêque de Canterbury, accentue la fracture entre l’Église d’Angleterre et les Églises africaines. Féministe assumée, elle soutient la bénédiction des unions homosexuelles décidée en 2023. L’Église d’Ouganda, qui défend la loi anti-homosexualité prévoyant la peine de mort pour “homosexualité aggravée”, a dénoncé une “triste nouvelle” et accusé Londres de s’éloigner des “positions bibliques”. Depuis 2023, Kampala ne reconnaît plus l’autorité spirituelle de Canterbury.

Le Figaro, 5 octobre 2025

“Rêve géorgien”

À Tbilissi, des dizaines de milliers de manifestants pro-européens ont protesté le 4 octobre contre le parti au pouvoir Rêve géorgien, accusé de dérive autoritaire et de rapprochement avec Moscou. Le premier ministre Irakli Kobakhidzé a dénoncé une « tentative de coup d’État » prétendument orchestrée par des agents étrangers, annonçant des arrestations visant les dirigeants du Mouvement national uni. Depuis 2023, le gouvernement a multiplié les mesures anti-LGBT et les lois répressives, entraînant la suspension du processus d’adhésion à l’UE.

Le Monde avec AFP, 5 octobre 2025

Le Kremlin l’a mise en procès. Elle a volé la vedette.

Yevgenia Berkovich, metteuse en scène russe de 39 ans, a été condamnée à six ans de prison pour "justification du terrorisme" après avoir monté "Finist", une pièce sur les femmes russes recrutées par Daech. Son procès illustre la radicalisation idéologique du régime depuis l'invasion de l'Ukraine. Roman Silantyev, expert FSB en "destructologie" - pseudo-science qu'il a inventée - a fourni le rapport à charge amalgamant féminisme, droits LGBT et islamisme comme "idéologies destructrices" occidentales. Le juge s'est fondé presque exclusivement sur ce rapport malgré son rejet par le ministère de la Justice. Berkovich purge sa peine en colonie pénitentiaire.

The Economist, 9 octobre 2025

Trump étend la censure mondiale de la diversité

Selon Reuters (02/10/2025), l’administration Trump prévoit de suspendre tout financement fédéral aux entités étrangères soutenant des programmes liés à la diversité, l’équité, l’inclusion (DEI) ou à l’identité de genre. Présentée comme une extension de la Mexico City Policy anti-avortement, cette mesure viserait ONG, gouvernements et agences de l’ONU. Washington justifie ce durcissement au nom d’une politique “America First” et du refus du “woke agenda”, menaçant directement le financement international des initiatives LGBTQ+ et d’égalité.

Reuters, 02/10/2025

Nobel de la paix 2025 : victoire démocratique, revers pour Trump

Le Prix Nobel de la paix 2025 a été attribué à Maria Corina Machado, cheffe de l’opposition vénézuélienne, pour son engagement pacifique en faveur de la démocratie et des droits humains face au régime de Nicolás Maduro. En exil et interdite de candidature, elle incarne la résistance civile contre l’autoritarisme. En parallèle, Donald Trump, qui briguait le prix en invoquant ses prétendues actions pour la paix au Moyen-Orient, essuie un revers. Ses politiques anti-LGBTQ+ et la suppression des programmes DEI depuis son retour au pouvoir ont renforcé le rejet de sa candidature par le comité Nobel, attaché aux valeurs d’égalité et de coopération internationale.

_ PinkNews, 10/10/2025 

Trump 2.0 : exil et survie

Selon le Movement Advancement Project (rapport du 8 octobre 2025), 57 % des personnes LGBTQ+ — dont 84 % des personnes trans et non-binaires — ont pris une décision majeure depuis la réélection de Donald Trump : déménagement, changement d’emploi ou modification d’identité légale. Près de 60 % ont subi une expérience négative liée à leur orientation ou identité de genre, et 9 trans sur 10 se disent inquiètes des politiques fédérales. Le climat hostile pousse de nombreux Américains queer à chercher sécurité et stabilité ailleurs.

 The Advocate, 08/10/2025

Iran, le mirage du “paradis trans”

Le 10 octobre 2025, The New York Times révèle que l’Iran, pionnier des chirurgies de transition, attire désormais des patient·es étrangers avec des offres à moins de 12 000 $, tout en imposant ces opérations à des Iraniens LGBTI+ sous peine de mort. Le régime espère générer 7 milliards $ par an via le tourisme médical. Derrière cette vitrine “progressiste”, les personnes trans locales subissent pressions, violences et opérations forcées. Le rapport de l’ONU dénonce des pratiques dangereuses et contraires aux droits humains.

The New York Times, 10/10/2025

Brésil : soins de transition encadrés, interdits aux mineurs

Le 2 octobre 2025, le juge Flávio Dino (Cour suprême fédérale) a rétabli la résolution 2427/2025 du Conseil fédéral de médecine, annulée auparavant par un tribunal d’Acre. Elle autorise les soins de transition de genre mais interdit bloqueurs de puberté et hormonothérapie avant 18 ans, et limite les chirurgies de réassignation à partir de 21 ans. Cette décision reste provisoire, en attente d’un examen en séance plénière de la Cour suprême.

_ Décision de la Cour suprême fédérale du Brésil, 2 octobre 2025.

 
 
 

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